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“Pour la première apparition du chef-d’œuvre dans la Cité des Gaules, Mariusz Trelinskisigne une Femme sans ombre qui ouvre spectaculairement la très alléchante nouvelle saison de l’Opéra de Lyon…”

“Toscanini n’avait besoin que des « quatre plus belles voix du monde » pour monter Le Trouvère. La Femme sans ombre est beaucoup plus gourmande, qui, en plus d’en exiger cinq, a besoin d’une phalange de plus de 110 instrumentistes, et d’un metteur en scène sachant maintenir l’intérêt tout au long des 3h15 que dure le septième opéra de Richard Strauss. À Lyon on a presque tout cela, l’orchestre étant sommé par les dimensions de la fosse lyonnaise à une réduction de ses effectifs. L’orchestration commandée fait le ménage chez les cuivres, les cordes, enlève une harpe, quelques percussions spécifiques et cela s’entend dès les premières mesures qui brident le volume des cataractes du torrent straussien tant espéré (l’œuvre, pourtant de bout en bout géniale, n’est quasiment jamais montée en France). Fort heureusement la direction enthousiasmante de Daniele Rustioni, son écoute des leitmotivs, sa science des climax, la virtuosité de son orchestre (au complet aussi bien qu’en solo) font assez vite oublier ce très étrange démarrage et parviennent à charrier la lave unique de cet opéra irrésistible, amputé de quelques menues coupures à l’Acte III, au fil d’une représentation qui n’est de fait que suite de très grands moments d’opéra.”

ResMusica, Jean-Luc Clairet

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