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Rigoletto a l'Opera Bastille.
Un grand Rigoletto dans une petite boite.
Car si la mise en scène minimale de Claus Guth ne révolutionne pas l’approche d’une œuvre plus politique que psychologique, Željko Lučić, Nadine Sierra et Vittorio Grigolo ont donné le meilleur d’eux-mêmes, portés par la direction captivante de Daniele Rustioni.
Sans doute aidés par le dispositif scénique, il est à noter que la projection des chanteurs est insolente ce soir et les voix ne sont jamais couvertes par l’orchestre dirigé avec une efficacité rarement entendue dans ce répertoire par Daniele Rustioni. Le nouveau chef permanent de l’Opéra national de Lyon passionne dans la fosse par un souci évident des contrastes. Les duos père-fille sont élégiaques, grâce aux vents extraordinaires de l’orchestre, quand les imprécations du père vrombissent et impressionnent par les somptueuses sonorités sculptées par les cordes. Jamais une chute de tension, jamais d’histrionisme malvenu. Juste un souci du théâtre, de l’efficacité et de l’émotion.
Au final, une salle debout accueille l’ensemble des artistes qui ont contribué à faire de ce Rigoletto, un grand Rigoletto. Ça faisait longtemps !
ResMusica, Steeve Boscardin

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