La Force du Destin à L'Opéra de Lyon: les magistraux adieux de Rustioni
Photography by Jean-Louis Fernandez
Article by Elodie Martinez from OperaOnline
“Le plaisir de la soirée réside avant tout dans la fosse, où Daniele Rustioni fait des adieux magistraux au public. La partition respire, resplendit, s’assombrit, voyage, vit pleinement sous la baguette experte.
Elle n’a plus un rythme mais un pouls. Les nuances sont si riches qu’elles en deviennent presque des couleurs à part entière. Tout coule de source, tout est mesuré, maîtrisé, sans jamais perdre de la vie qui bat ici dans chaque ligne de notes. On voit presque physiquement ce tourbillon musical du thème présent dès l’Ouverture, hantant la partition jusqu’à la fin. En entendant de telles prouesses, on prend conscience que la direction musicale n’est pas qu’un travail : elle est véritablement un art lorsqu’elle atteint un tel niveau. Ce dernier ne serait naturellement pas possible sans l’immense talent de l’Orchestre de l’Opéra de Lyon, attentif à chaque geste, à chaque souffle, à chaque note, offrant de son souffle pour faire battre les poumons de la partition.
...la fosse prend le relai pour un renouvellement perpétuel de bonheur dans une interprétation offrant tout le relief de la soirée, appuyé également par les voix des solistes et des chœurs. On retiendra donc avant tout la révélation d’Ariunbaatar Ganbaatar et ce magistral adieu musical du chef qui, à n’en pas douter, aura toujours sa place dans le cœur du public lyonnais.”