Micheli’s Cavalleria Rusticana / Pagliacci
by Montagu James
Another highlight of the evening was incoming Met Principal Guest Conductor Daniele Rustioni’s control of the pit.
The orchestra was not overtly sentimental for much of Cavalleria Rusticana, Rustioni preferring transparent sonorities instead of over-the-top lush melodies to highlight the story’s avoidable tragedy. Pagliacci was similarly restrained until the end of “Vesti la giubba” and the opening bars of the interlude, signaling Canio’s rupture with ferocious intensity.
...the well-rounded cast and orchestral forces helped elevate the performance.
by Philippe Branche
Outstanding Conducting
The music itself was worth the journey. Even if you’re used to the perfect sound of a Deutsche Grammophon 1966 recording by Karajan or Decca version with Pavarotti and Gavazzeni, this live performance stood out—with real emotion throughout both operas. Daniele Rustioni led the Bayerisches Staatsorchester with empathy and intensity, especially in “Cavalleria Rusticana.” His interpretation made the music a character on its own. Never overbearing, the orchestra allowed voices to shine while anchoring the drama. Particularly moving was, of course, the famous Adagio in “Cavalleria Rusticana,” rendered as a suspended moment of private grief—an elegy set in the future for Turiddu’s mother where Santuzza and her daughter cry at her deathbed.
In “Pagliacci,” Rustioni created a very different mood compared to “Cavalleria Rusticana.” The music was more controlled and tense. This matched the feeling of the characters, who seemed more distant and colder. The change in style between the two operas felt natural. As expected from a major German opera stage, where music excels, the level of musical quality and precision was nothing less than excellent: the Italian verismo in all its splendour.
...Thanks to exceptional conducting and voices, the Bayerische Staatsoper offered a memorable evening. This Bayerische Staatsoper representation was not “Cavalleria Rusticana” first and “Pagliacci” second. It was a single narrative with unity of space, time and action. In this Sicilian Munich, the audience was conquered — at the end, people weren’t just clapping with their hands but also stomping their feet in approval.
by Guy Cherqui
Si certains éléments se laissent volontiers discuter, l’unanimité s’est faite autour du travail de Daniele Rustioni en fosse, qui fait briller le Bayerisches Staatsorchester de tous ses feux et réhabilite des partitions souvent massacrées par des années et des années de répertoire et qui à lui seul vaut le voyage (dernière le 12 juin sous sa direction).
...Une fois encore le Bayerisches Staatsorchester montre qu’il est l’un des meilleurs orchestres de fosse qui soit, avec sa limpidité, ce son à la fois dramatique et charnu, et surtout sa manière de s’adapter à toutes les circonstances et à toutes les couleurs voulues par les deux partitions.
L’âme de cette réussite, incontestable et dans les deux œuvres, c’est évidemment Daniele Rustioni qui réussit à transcender des partitions souvent galvaudées et trop marquées par la vulgarité au pire, la superficialité au mieux.
Il n’y rien de vulgaire dans son approche et il sait parfaitement exalter les qualités spécifiques des deux œuvres, jouant sur la chair, la mélodie, le drame dans Cavalleria et plus analytique dans Pagliacci. Il faut une fois de plus saluer chez Rustioni l’attention et la précision du geste, le regard éminemment théâtral, et notamment dans Cavalleria la manière dont c’est l’orchestre qui va porter le drame, et l’émotion. Il attaque l’ensemble avec un tempo lent, dose parfaitement les volumes de manière à laisser le plateau s’exprimer, mais donne à l’orchestre cette intensité émotionnelle que le plateau vocal n’arrive pas vraiment à donner. Il sculpte le son dans l’intermezzo, avec beaucoup de raffinement, donnant à cette musique une noblesse qu’on ne lui confère pas toujours et avec une clarté inouïe, où l’on entend la mélodie aux cordes livrée avec une vraie délicatesse, mais aussi les autres niveaux en sourdine, un très grand moment musical. Mais surtout, il travaille la partition de manière à laisser l’oreille du public la lire, en montrant que si ces œuvres ont la singularité d’être presque (c’est encore plus vrai de Leoncavallo) les opéras d’une vie pour leurs auteurs, elles traduisent une vraie science des contrastes et une mise en scène musicale (rôle du chœur et du Regina Coeli, notamment dans son opposition à la « culpabilité » de Santuzza chez Mascagni), avec une fluidité qui fait passer d’une ambiance à l’autre sans rupture, avec un naturel apparent, en réalité très étudié, notamment dans l’équilibre entre les cuivres et les cordes, mais aussi la manière presque imperceptible dont on passe d’un moment à l’autre, par exemple du prélude à l’air de Turiddu. Dans Cavalleria, il construit un univers musicalement à la fois fluide et concentré, urgent, qui fait entendre le drame sans jamais surjouer, sans jamais aucune vulgarité, et avec une légèreté dans les transitions (la fin de l’intermezzo et l’enchainement avec la sortie de l’église et le chœur a casa).... Rustioni, qui a désormais l’expérience d’un répertoire plus large y compris germanique, sait travailler cette musique qui colle au texte, sait soutenir la valeur des mots, et sa direction est particulièrement précise dans la manière de faire théâtre, dans la manière de changer brutalement de couleurs, relevant au mieux les « leitmotiv ».
Le prologue est d’une grande clarté opposant les cordes au bloc des bois, avec cette couleur très populaire dès l’abord, qui ensuite s’adoucit pour donner le thème de Vesti la giubba au cor, faisant ainsi ressortir les différents moments du drame, allégeant ici, puis explosant, il réussit à rendre l’impression d’une musique caléidoscopique de styles divers, sans jamais donner l’impression d’hétérogéneité ou d’incohérence avec une stupéfiante limpidité dans les interventions instrumentales impeccables du Bayerisches Staatsorchester, comme dans l’accompagnement de l’air de Nedda absolument exceptionnel par les variations d’ambiance et de couleur à l’orchestre notamment dans la deuxième partie, éblouissante à mon avis. Toute la scène entre Silvio et Nedda est accompagnée à l’orchestre d’une manière à la fois poétique et imperceptiblement tendue, comme ce violoncelle qu’on entend derrière (Silvio) Verrai /(Nedda) Baciami, puis l’entrée menaçante des contrebasses quand Canio s’approche (on dirait Otello...), tout est conduit avec une sûreté impressionnante et construit une ambiance presque neuve, juste et raffinée.
Au total Rustioni montre par cette direction très variée, collant à la dramaturgie et si soucieuse de théâtre la richesse et surtout les spécificités des deux partitions qu’on a eu quelquefois l’impression de redécouvrir.
...En conclusion , une soirée...rendue somptueuse par une direction musicale qui fait lourdement regretter que Daniele Rustioni ne dirige pas les représentations du Festival car il est sans conteste l’atout majeur du spectacle...
Enfin, s’il est de bon ton de regarder avec distance ces musiques, force et de constater qu’ici, elles ont montré grâce à Rustioni et à l’orchestre.
by Michael Vieth
“Klangedel das Bayerische Staatsorchester, das Daniele Rustioni im berühmten Intermezzo berührend aufrauschen, sonst ebenfalls in getragenem Lento musizieren ließ, als wenn die Drehbühne den Takt angäbe.
...Springlebendiger Kinderchor und wohltönender Staatsopernchor brachten Leben in die Volksszenen. Und Rustioni zauberte nun mit dem Staatsorchester ein klangfarbenreiches musikalisches Panorama in den Raum.”
by Henri
“...The audience is swept away by a night of fire and ice, masterfully led by a truly incandescent Daniele Rustioni...Once again, the orchestra’s rich tonal palette—decidedly versatile—enchanted us, and as we left the theater, there was only one thing on our minds: to return as soon as possible.”