Cilea’s Adriana Lecouvreur (December 2023)
by Jean Luc
Adriana Lecouvreur (Cilea) au Théâtre des Champs Elysées
“La version de concert proposée par le TCE nous évite les perruques, les bas de soie et les robes à panier et cela ne nous manque pas, tant cette version dirigée par le très talentueux Daniele Rustioni a fait de cette soirée une soirée d’exception. Toute en puissance, la direction diaboliquement précise de Rustioni donne à l’œuvre un souffle lyrique, une authentique respiration, emplie de nuances, très attentive aux équilibres. Le chef ne néglige aucun pupitre de l’excellent orchestre de l’Opéra de Lyon…”
by Anaclase
“…Cette fois le choix s’est porté sur Adriana Lecouvreur de Cilea et, comme chaque année, c’est le public lyonnais qui en a la primeur ce dimanche après-midi, avant le Parisien deux jours plus tard.
Directeur de l’institution lyonnaise, Daniele Rustioni impressionne une nouvelle fois par la maîtrise technique et la force d’interprétation qu’il communique à son orchestre ainsi qu’aux solistes et choristes en présence. Ce chef est décidemment un vrai maître, aussi bien dans les répertoires italien et français que lorsqu’il sert d’autres compositeurs comme Strauss – Die Frau ohne Schatten en début de cette saison, ou encore, lors de saisons passées, Britten, Tchaïkovski ou encore Rimski-Korsakov.
…Les unissons de cordes sonnent d’emblée avec splendeur et, plus tard, plusieurs tutti avec renfort des pupitres de cuivres sonneront avec éclat, contrastant avec la délicatesse de certains détails, comme l’entrée en scène d’Adriana, sur harpe et petites cordes. Les divers et courts soli du premier violon forment une merveille de musicalité, le sans-faute valant également pour tous les …”
by Jean-Pierre Rousseau
“Il est des soirées – rares au demeurant – où le critique pressent, devine que sa tâche sera aisée, qu’il n’aura pas à se soucier du maillon faible du spectacle auquel il assiste. C’est le cas en ce mardi soir, dans un Théâtre des Champs-Élysées presque comble, avec une version de concert d’Adriana Lecouvreur de Francesco Cilea, proposée par l’Opéra de Lyon.
Même si Daniele Rustioni ne peut rien contre la platitude d’inspiration des quelques pages symphoniques qui parsèment les quatre actes de l’ouvrage, c’est d’abord au directeur musical de l’Opéra de Lyon qu’on doit la parfaite réussite de cette Adriana Lecouvreur. Le chef a l’art de toutes les situations, qu’il caractérise avec un soin, une précision qui n’excluent jamais ni l’élan ni la virtuosité…”
by José Pons
“…La direction musicale de Daniele Rustioni frappe par son élégance et son souci permanent du détail et de l’expression la plus juste.
Sous sa baguette passionnée, les moments les plus tumultueux de la partition apparaissent pleinement en exergue par son Orchestre de l’Opéra National de Lyon, tandis que les passages plus intimes, plus poétiques, se parent d’un raffinement qui vise presque à l’impalpable. Les Chœurs préparés par leur chef …”
by Charles Sigel
Carré d’as
Une Adriana Lecouvreur en version de concert, c’est autant de perdu pour le spectacle. Plus de coulisses de la Comédie française, plus de fête chez le Prince de Bouillon, mais c’est autant de gagné pour l’orchestre, qui, placé sur la scène, rend visible le brio, la pétulance, la sensualité Art Nouveau (on disait Liberty en Italie) de l’orchestration de Francesco Cilea. Plaisir de voir l’excellent Orchestre de l’Opéra de Lyon en pleine lumière sur le podium de l’Auditorium…Le pétulant directeur musical de l’Opéra de Lyon [Daniele Rustioni], silhouette légère, mollet tendu, geste vif-argent, ne négligera rien de la palette multicolore et poudroyante de Cilea. Ni de ses grandes houles lyrico-voluptueuses aux harmonies riches en glucides, et sa direction tiendra toutes ses promesses et davantage encore…
Un opéra de chef
“La scène finale du 2 est un étonnant moment de théâtre musical (on songe à la scène homologue des Noces de Figaro) où l’on voit Adriana aider à la fuite de la Princesse. C’est uniquement par…
by Christophe Rizoud
Sans perruque et sans reproche
“Dépouillée de ses perruques poudrées et de ses jabots de dentelle, l’efficacité dramatique d’Adriana Lecouvreur ne se dément pas. Paris après Lyon accueillait hier en version de concert le seul opéra de Cilea resté au répertoire. … l’équilibre prévaut y compris lorsque la musique touche à l’un de ses nombreux paroxysmes dans une soif de lyrisme que rien ne semble pouvoir étancher. Cet élan qu’impulse la direction de Daniele Rustioni n’est pas une bourrasque, un vent violent qui balaierait sur son passage les subtilités de l’orchestration mais une respiration théâtrale, attentive aux détails comme aux nuances – le frémissement impalpable …”
by Paul Fourier
“Il est, certes, frustrant de voir une œuvre aussi théâtrale dans les conditions d’une version concert, mais les réserves ont été balayées par la direction énergique de Daniele Rustioni et la distribution dominée par la Princesse de Bouillon incarnée par Clémentine Margaine.
À la tête de l’Orchestre de l’Opéra national de Lyon, comme à son habitude, Daniele Rustioni a mené sa direction tambour battant, faisant notamment briller les cordes, sollicitées en permanence dans cette partition. Il a ainsi su épouser le rythme enjoué du 1er acte comme les tensions qui se manifestent dès lors qu’éclate la rivalité entre Adriana et la Princesse et ce faisant, malgré l’absence de mise en scène, il est parvenu à nous emporter dans cette histoire. Le chef a, de surcroît, disposé d’un quatuor vocal de très haut niveau…”
by Florent Coudeyrat
Duel de rêve
“…Tous les seconds rôles emportent l’adhésion, de même que les Chœurs de l’Opéra de Lyon, toujours très précis.
L’autre grand atout de la soirée vient de la direction tout en contrastes de Daniele Rustioni, qui se joue des tempi pour enflammer certaines verticalités d’une vivacité nerveuse, avant de s’apaiser dans les parties plus intimistes en faisant ressortir quelques détails d’orchestration inouïs de raffinement. La pâte sonore volontairement allégée fait entendre un Rustioni tour à tour …”
by Patrick Favre-Tissot-Bonvoisin
“…Avec l’arrivée de Daniele Rustioni au poste de Directeur musical dès 2017, le choix de coréaliser cet évènement avec l’Auditorium Maurice Ravel a entraîné son déplacement dans une salle plus adaptée à ce type de prestation.
Cela permet aussi aux forces vives de la Place de la Comédie de se produire dans un cadre lumineux, moins dépressogène que l’inénarrable et titanesque gag funeste constitué par la sinistre salle du sieur Nouvel.
Une création locale excessivement tardive
Invariablement cet opéra donné en concert constitue un sommet des saisons artistiques. Tout particulièrement, la remarque vaut sur le plan émotionnel, dans la mesure où les chanteurs (solistes comme chœurs) ne se trouvent plus empêtrés dans les délires psychanalytiques de scénographes névrosés autant …”