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Revigorant Rustioni

L’Opéra de Lyon frappe fort en ce début de saison avec un Guillaume Tell (1829) longuement applaudi par un public enthousiaste le soir de la première : ce n’est que justice, tant s’attaquer à ce monument relève d’une gageure quasi insurmontable, telle que l’imparfaite production donnée à Orange cet été avait pu nous le montrer. Outre le nombre considérable de rôles en présence, souvent dotés d’un unique air (Ruodi ou Hedwige), le livret inégal souffre de baisses de tension qui expliquent pourquoi des coupures lui sont souvent infligées, réduisant ainsi la durée théorique de l’ouvrage (quatre heures et demie environ). La production lyonnaise a souhaité garder la quasi-totalité de l’action, ne coupant qu’une partie des ballets, donnant ainsi un spectacle d’une durée de 4 heures avec entracte.

...L’incontestable réussite du spectacle vient aussi de la direction réjouissante de bout en bout de Daniele Rustioni, qui donne une verve sans pareille à la fosse à force d’attaques franches et d’accents bienvenus, poussant ce dernier Rossini davantage vers ses racines italiennes bouillonnantes que la clarté française d’adoption. Pour autant, son éclat ne cède jamais au tonitruant, donnant surtout par ses vifs tempi une modernité stimulante à de nombreux passages verticaux.

Florent Coudeyrat, ConcertoNet.com

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