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NABUCCO AU THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES : ENTRE CHOCS ET RÉVÉLATIONS

Malgré sa popularité, Nabucco a déserté la scène parisienne depuis au moins une dizaine d’années. Il faut dire que les Abigaille ne courent pas les rues et que le niveau de la distribution doit être également élevé pour tous les rôles. Daniele Rustioni embarque son Orchestre de l’Opéra de Lyon et tous les solistes pour une très grande soirée verdienne.

Dès l’ouverture, on le pressent. Un Orchestre de l’Opéra de Lyon chauffé à blanc, dirigé par un Daniele Rustioni des grands soirs. Il nous l’avait confié, le chef italien n’aime pas forcément que l’on dise de lui qu’il est un grand chef verdien. Pourtant, comment ne pas être subjugué par sa direction à chaque fois qu’il aborde ce répertoire ? Un sens inné des tempi, du son, des contrastes et des dynamiques laisse déjà entrevoir ce que sera la soirée et les bravi fusent déjà. Les détails sont tellement travaillés et les pupitres si bien mis en valeur (la superbe mélancolie du violoncelle ouvrant la prière de Zacharie évoque déjà l’introduction du monologue de Philippe II dans Don Carlo) que l’on a parfois l’impression d’une écoute renouvelée même pour le très rebattu « Va pensiero », douloureux et si incarné par le superbe Chœur de l’Opéra de Lyon.

Une distribution homogène, voilà qui est rare pour servir cette œuvre si exigeante. L’Opéra de Lyon réussit la prouesse d’y parvenir et ce, malgré la défection de Leo Nucci. ...

...on arrive à une distribution qui confine à l’idéal et qui fait de cette soirée un grand moment de la saison lyrique parisienne.

Steeve Boscardin, ResMusica

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